Bonjour,
La photo de la devinette représentait effectivement un système de ventilation mais non un véritable ventilateur. Bravo à ceux qui étaient proches de la bonne réponse et particulièrement à Mike.
Il s'agissait d'une partie de porte en acajou en forme de turbine qui servait à la ventilation du salon du Palacio Brunet à Trinidad, ville située au sud-ouest de Cuba. Ce salon possède deux portes de ce type comprenant chacune quatre ouvertures et un mediopunto en bois ajouré. Un magnifique travail d'ébénisterie...
Ce salon était ainsi parfaitement aéré tout en n'ayant pas de fenêtre donnant sur la rue ou sur le patio comme la salle à manger ou les pièces sur lesquelles il donne.
Je profite de cette devinette pour vous faire découvrir ce magnifique palais qui accueille depuis 1974 le Musée romantique de Trinidad dont le décor luxueux évoque le goût des aristocrates cubains des XVIIIe et XIXe siècles pour tout ce qui venait d'Europe ou des États-Unis.
Édifié entre 1780 et 1808, il a conservé son architecture d'origine.
A l'origine, le palais n'avait qu'un seul étage et possédait un patio andalou qui, à l'époque, était considéré comme le plus beau de l'île.
A la mort du premier propriétaire, Felipe Santiago de Silva, son fils vendit la maison au riche propriétaire José Mariano Borrell y Padron qui y ajouta un étage et y fit de nombreuses transformations. A sa mort, sa fille, Angela Borrell y Lemus se maria avec Nicolas Brunet y Muñoz. Ce dernier était le 7e fils de Juan Luis Brunet y Díaz parti au XVIIIe siècle de Cádiz en Espagne pour Cuba. Ce dernier épousa María de las Mercedes Muñoz y Pablo Vélez de Trinidad.
Nicolas Brunet reçut le titre de Conde de Casa Brunet en 1836. Depuis, la maison porte le nom de Palacio Brunet.
Le rez-de-chaussée est remarquable par sa hauteur de plafond de presque 7 m.
Les galeries du patio ne sont en arcades que sur deux côtés, les deux autres étant en appentis. La balustrade en bois, qui court tout autour des galeries, donne une unité à l'ensemble.
Je ne vous remontrerai pas le salon que vous avez déjà pu admirer. Vous avez dû remarquer le sol en marbre de Carrare, les vases de Sèvres, les peintures et les moulures néoclassiques et le mobilier en bois précieux importé d'Europe ou copié à Cuba.
Dans la salle à manger, les mediopuntos en bois ajouré et les persiennes qui ferment les arcades donnant sur le patio limitent l'entrée de la lumière et assurent une bonne ventilation de la pièce.
La table est dressée, montrant la vaisselle qu'utilisaient les propriétaires au XIXe siècle : verres Baccarat, porcelaines anglaises, argenterie...
Toutes les autres pièces du palais témoignent de la richesse des propriétaires de sucreries aux XVIIIe et XIXe siècles. Je vous laisse les parcourir.
On y trouve des meubles remarquables comme ce meuble autrichien du XVIIIe siècle (il en existe deux comme cela au monde) ou ce secrétaire.
La cuisine, qui fait face à la salle à manger, a conservé ses azulejos d'origine.
Les chambres ne sont pas en reste avec leur mobilier colonial de style espagnol en acajou ou autre bois précieux, les opalines françaises ou américaines, les biscuits français...
Toutes les pièces sont ornées de fresques, y compris l'escalier.
La salle de bain a une baignoire en marbre de Carrare.
Pour achever la description de ce palais, je vous montre la vue que l'on peut admirer du premier étage.
Vue sur la Plaza Mayor et la mer et vue sur le Convento de San Francisco de Asis et le massif de l'Escambray
Ce palais donne un aperçu de la richesse de ces planteurs de canne à sucre qui possédaient les terres et les raffineries de la Valle de los Ingenios voisine mais aussi... un grand nombre d'esclaves.
J'espère ne pas vous avoir trop ennuyés avec cette description un peu longue.
A bientôt!