Bonjour,
Depuis 15 ans, à l'initiative des laboratoires Roche, l'étude ObÉpi analyse tous les 3 ans la prévalence du surpoids et de l'obésité en France. Cette enquête épidémiologique nationale est conduite sous la direction d'un comité scientifique indépendant, en collaboration avec l'Inserm, l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière et Kantar Health.
L'enquête 2012 a été réalisée de janvier à mars 2012 auprès d'un échantillon de 27131 personnes âgées de plus de 15 ans, représentatif de la population française. Les résultats présentés cette semaine concernent les 25714 individus âgés de plus de 18 ans. Chaque personne devait se peser et se faire mesurer afin de déterminer la valeur de l'indice de masse corporelle (IMC = poids en kg/taille2 en m). Le tour de taille a aussi été mesuré. Des questions supplémentaires par rapport aux années précédentes ont été posées concernant les traitements suivis et les pathologies.
Première conclusion : la France grossit encore.
L'IMC moyen est passé de 24,3 en 1997 à 25,4 en 2012 soit une augmentation de 1,1 kg/m2.
Or, on considère que les personnes ayant un IMC ≥ 25 kg/m2 sont en surpoids.
Un graphique sur la répartition de la population en fonction de l'IMC montre que la population en surpoids (IMC ≥ 25 kg/m2) a beaucoup augmenté au cours des 15 dernières années. Je vous rappelle la classification.
Si vous regardez le graphique suivant, vous voyez que la population de poids normal est passée de 61,7 % en 1997 à 52,7 % en 2012 alors que la population en surpoids est passée de 38,3 % à 47,3%. L'obésité (IMC ≥ 30) concerne, en 2012, 15 % de la population (contre 8,5 % en 1997).
La prévalence de l'obésité a donc pratiquement doublé en 15 ans. L'augmentation de cette prévalence a particulièrement touché la tranche d'âge 18-24 ans entre 2009 et 2012 (+ 35 %) alors que les autres tranches ont vu une faible augmentation, voire une diminution de cette prévalence (de - 1,5 à + 4,5 %). En 2012, comme depuis 2003, la prévalence de l'obésité est plus importante chez la femme que chez l'homme (15,7% versus 14,3%). Après 55 ans, cette tendance s'estompe.
Une bonne nouvelle cependant : l'augmentation de la prévalence de l'obésité s'est poursuivie depuis 1997 mais on note depuis 2009 une tendance à la décélération (sauf dans la tranche d'âge 18-24 ans).
En 15 ans, les Français ont pris 3,6 kg alors qu'ils ont grandi de 0,7 cm. Leur tour de taille est passé de 85,2 à 90,5 cm en moyenne. Cette augmentation est, là encore, plus importante chez la femme que chez l'homme. Or, la mesure du tour de taille est un moyen d'apprécier l'adiposité abdominale qui est associée à un risque accru de maladies cardio-métaboliques, d'insulino-résistance et de certains cancers.
L'enquête ObÉpi a, une fois de plus, montré que le risque cardio-vasculaire augmentait avec le poids. Il est 14 fois plus important chez les obèses et 5 fois plus important chez les personnes en surpoids que chez les individus de poids normal. De même, les personnes en surpoids ou obèses, sont plus souvent traitées pour une hypertension artérielle, une dyslipidémie ou un diabète.
Cette enquête a montré d'importantes disparités inter-régionales. En gros, plus on habite au sud, moins on a de chances d'être obèse. Ainsi, le Nord-Pas de Calais a une prévalence de l'obésité de 21,3%, la région Champagne-Ardennes de 20,9% alors que la région PACA a une prévalence de 11,7% et la région Midi-Pyrénées de 11,6 %.
En 2012, comme les autres années, elle met aussi en évidence une relation inversement proportionnelle entre le niveau de revenus et le surpoids.
Il reste beaucoup à dire sur cette étude mais je ne veux pas vous assommer avec les chiffres. Si vous voulez en savoir plus, allez consulter le site www.roche.fr/portal/roche-fr/obepi_2012_.
Retenez que la moitié des Français sont en surpoids, que ce surpoids entraîne des risques pour la santé et que la population des 18-24 ans est particulièrement touchée.
Pour que cette tendance à l'augmentation du poids de la population française s'inverse, une seule solution : éviter que les plus jeunes ne grossissent. Comment ? En les éduquant à mieux manger et en les faisant bouger. Et en évitant les régimes. Mais c'est un autre sujet.
A bientôt !