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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 18:42

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Bonjour,

 

The Lancet a publié il y a peu de temps une méta-analyse sur l'évolution de l'indice de masse corporelle (IMC* ou BMI pour Body Mass Index) dans 199 pays entre 1998 et 2008 (The Lancet, Volume 377, Issue 9765, p. 557-567). Pas de doute, la population mondiale grossit. En dix ans l'IMC moyen a augmenté de 0,4 kg/m2 pour les hommes et de 0,5 kg/m2 pour les femmes. Le taux d'obésité mondial dans le même temps est passé de 4,8% à 9,8% pour les hommes et de 7,8% à 13,8% pour les femmes. Cette augmentation de l'indice de masse corporelle touche tous les pays à de rares exceptions. Parmi les pays développés, ce sont les États-Unis, le Royaume Uni et l'Australie qui enregistrent la plus forte augmentation (plus d'un kg/m2) alors que la Suisse, l'Italie ou la France sont moins touchées (0,3 à 0,4 kg/m2). L'étude montre aussi une très forte augmentation de l'indice de masse corporelle chez les femmes d'Amérique latine, d'Afrique du Nord, du Moyen Orient et du sud de l'Afrique sub-saharienne. 5413148717_1cb249b4e6.jpg

 

Le surpoids et l'obésité augmentent alors que la société actuelle a érigé la minceur voire la maigreur en modèle de beauté. Ce phénomène a contribué au développement d'un arsenal de stratégies pour maigrir et à un foisonnement de conduites nutritionnelles visant à réduire le poids corporel. Il suffit de regarder les couvertures des magazines (surtout féminins), les rayons "diététique" des librairies et les présentoirs des pharmacies tous les ans, à l'approche de l'été ou encore de lire les articles sur le sujet sur internet.  Tous promettent des résultats miraculeux. Crèmes amincissantes, pilules pour avoir le ventre plat, recettes pour maigrir en quelques jours, nouveaux régimes-minceur, tout est bon pour celui qui veut perdre du poids. Mais les régimes font-ils maigrir ? Et sont-ils sans danger ?

 

Fin novembre, l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) a  publié un rapport (cf. link) sur les risques sanitaires liés aux pratiques alimentaires d'amaigrissement. Ce rapport de 160 pages, qui étudie les régimes les plus populaires a fait beaucoup parler de lui. En effet, tous ces régimes entraînent des déséquilbres nutritionnels :

  • plus de 80% des régimes dépassent les recommandations pour les apports en protéines
  • plus de la moitié des régimes dépassent les recommandations pour les apports en lipides
  • la quasi-totalité des régimes présentent des apports en glucides inférieurs aux recommandations
  • dans 74% des régimes, les apports en fibres sont inférieurs aux recommandations (parfois dix fois moins)
  • les apports en fer sont insuffisants pour la femme dans 61% des régimes
  • 50% des régimes n'apportent pas assez de magnésium
  • Les besoins en calcium et en sodium sont en général couverts mais sont parfois apportés en excès...

Je m'arrête là mais la liste est longue. Tous ces déséquilbres nutritionnels ont, comme vous pouvez vous en douter, des conséquences : 

  • reprise du poids : 80% des personnes ayant suivi un régime amaigrissant ont repris du poids après un an ou ont gagné des kilos supplémentaires
  • perte de masse musculaire plutôt que de graisse et restauration de la masse graisseuse mais non de la masse musculaire dès l'arrêt du régime
  • diminution de la densité minérale osseuse avec un risque accru de fracture
  • problèmes cardiovasculaires dus aux fluctuations du poids
  • problèmes de transit intestinal et risque de cancer colorectal à cause des faibles apports en fibres
  • troubles de l'ovulation chez les femmes, inflammation et fibrose au niveau du foie, apparition de calculs biliaires...
  • troubles du comportement alimentaire.

J'arrête cette liste ici mais si vous voulez en savoir plus, lisez le rapport de l'ANSES. Il est édifiant.

L'ANSES conclut en disant que "la prise en charge d'une demande d'amaigrissement nécessite un accompagnement médical spécialisé". Le rapport insiste sur le fait "que la recherche de perte de poids sans indication médicale comporte des risques, en particulier lorsqu'il est fait appel à des pratiques alimentaires déséquilibrées et peu diversifiées". 

 

J'ajouterai que, pour perdre du poids et surtout ne pas en gagner, rien ne vaut une alimentation équilibrée, diversifiée, correspondant à vos goûts. Il n'y a pas de régime miracle. Il suffit juste de veiller à ce que les apports énergétiques ne dépassent pas les besoins. Pour y arriver, il faut écouter les signaux de faim et de satiété que vous envoie votre cerveau. Il n'y a pas d'aliments qui font maigrir, d'autres qui font grossir, je ne le répéterai jamais assez.

Et n'oubliez pas : pour réduire les risques de prise de poids, il est essentiel que l'évolution des habitudes alimentaires soit associée à une activité physique régulière.

 

Je vous laisse réfléchir à tout ça.

 

 

A bientôt !

 

 

* IMC : indice de masse corporelle. Pour le calculer, il suffit de diviser son poids en kg par sa taille en m au carré. Par exemple, une personne de 60 kg mesurant 1,60 m aura un IMC de 23,44 kg/m2. On considère comme normal un IMC compris entre 18,5 et 24,9 kg/m2. En-dessous, on parle de maigreur, au-dessus, de surpoids ou d'obésité.

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  • La nutrition en couleurs
  • Médecin nutritionniste, passionnée par la lumière et les couleurs, j'aime faire partager à ceux qui m'entourent mes connaissances en cuisine et en nutrition pour qu'ils puissent concilier santé, plaisir et gourmandise.
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