Quand je suis arrivée à Cuba, ce qui m'a le plus surprise c'est l'explosion des couleurs. Tout est couleur à Cuba. Les voitures d'abord mais aussi les immeubles, les vêtements que portent les Cubains mais aussi la terre, le ciel, la végétation, tout est coloré. A cela s'ajoute la lumière qui nous manque tant dans l'hémisphère nord en hiver et qui, à Cuba, est très vive, même quand le soleil se cache derrière les nuages.
Immeubles de Centro Habana
Immeubles du Vedado (La Havane)
Même les immeubles les plus décrépis, même les voitures les plus anciennes sont aux couleurs de l'arc en ciel.
Je vous laisse vous en rendre compte.
Voiture sur le Malecon
Près de Pinar del Rio
Maison dans la Valle de los Ingenios
Bombax mexicanum
Rue principale de Vinales
Voiture à La Havane
Iglesia Parroquial Mayor - Sancti Spiritus
Voiture et bus Transtur sur le Malecon (La Havane)
Rue principale de Pinar del Rio
Voiture dans Centro Habana
Spathodea campanulata (Tulipier du Gabon)
Maison à Trinidad
Dans Centro Habana
Bougainvillées
Coq de combat à Vinales
Petites filles à Trinidad
J'espère que ces couleurs vous ont plu et vous ont fait, un moment, oublier la grisaille de ce début de printemps.
Je viens de faire un voyage à Cuba où je n'étais jamais allée. Avant de partir, j'avais lu beaucoup de livres, de guides... sur cette île. Mais je ne m'attendais pas à y voir autant de merveilles. Bien sûr beaucoup de bâtiments sont délabrés mais beaucoup aussi ont été restaurés ou sont en cours de l'être. Il y en a pour tous les goûts : style mudéjar, baroque, néo-classique, art déco, moderniste...
Aujourd'hui, je vous parlerai d'un détail architectural typiquement cubain : les mediopuntos et les lucetas. Ce sont des vitraux de verre coloré qui ornent les portes et fenêtres dans les anciennes demeures coloniales mais aussi dans les maisons plus récentes. Alejo Carpentier disait qu'ils étaient "les interprètes entre le soleil et l'homme".
Ils permettent de tamiser la forte lumière cubaine et d'arrêter le vent et la pluie lors de la saison humide.
Mediopunto dans un immeuble en ruine dans Habana Vieja
Le mediopunto est un "éventail de verres ouvert sur la porte intérieure, le patio, le vestibule" (Alejo Carpentier). On l'appelle ainsi car il s'insère dans l'arc en plein cintre au-dessus des portes-fenêtres.
Porte-fenêtre donnant sur le patio - Palacio de Valle Iznaga à Sancti Spiritus
Quand les lignes droites dominent dans leur périmètre, formant un carré ou un rectangle, ils sont appelés lucetas (de luces, lumières). Les lucetas rectangulaires sur les façades des édifices servaient aussi à diminuer la hauteur des portes-fenêtres dans les demeures cubaines qui ont une très grande hauteur de plafond.
Personne ne connaît leur origine. Ils sont apparus à Cuba à partir du XVIIIe siècle, ont connu leur apogée dans la seconde moitié du XIXe siècle et ont commencé à disparaître au début du XXe siècle.
Je vous en montre quelques exemples.
Dans Habana Vieja
Casa de los Arabes (Habana Vieja)
Casa del Conde de Lombillo (Plaza de la Catedral à la Havane)
Casa del Conde de Lombillo (La Havane)
Plaza Vieja - La Havane
Casa de los Condes de Jaruco - Plaza Vieja - La Havane
Boutique de la Real Fabrica de Tabacos Partagas-Centro Habana
Palacio de Valle Iznaga - Sancti Spiritus
Sur Le Prado - La Havane
Hôtel Sevilla-La Havane
Maison en cours de restauration-Habana Vieja
Porte-fenêtre de la Casa de los Marqueses de Aguas Claras (La Havane)
Maison près du port-Habana Vieja
Collection du Museo de Arte Colonial-Palacio de los Condes de Casa Bayona-Habana Vieja
Collection du Museo de Arte Colonial-Habana Vieja
Museo De Arquitectura Colonial-Casa de los Sanchez Iznaga-Trinidad
Taller experimental de Grafica-Habana Vieja
Taller experimental de Grafica-Habana Vieja
Salle à manger de l'hôtel Inglaterra-Centro Habana
Maison à Remedios
Au fil du jour, ces vitraux s'activent et projettent leurs reflets sur le sol et les meubles de la maison.
Palacio de Valle Iznaga-Sancti Spiritus
Les mediopuntos et lucetas ne sont qu'un détail de l'architecture cubaine. Mais ils en sont un des aspects les plus originaux, à mon goût.
La photo que je vous ai soumise comme devinette samedi dernier représente bien une empreinte sur un sol gelé comme l'ont dit Isabelle et François. Je pensais initialement qu'il s'agissait de l'empreinte d'un pneu. Mais, après réflexion, je n'en suis plus aussi sûre. Car je n'ai jamais vu de pneu ayant ce dessin.
Je n'en sais donc pas plus que vous tous. Tout ce que je peux vous dire, c'est que cette photo a été prise entre le col de Lizarrieta et le col des Trois Bornes, au Pays basque, un jour de beau temps en février de cette année.
En France ou en Espagne? Je ne peux vous le dire car, ce jour-là, j'ai suivi la crête qui fait la frontière entre ces deux pays. Le chemin est balisé par des bornes-frontière mais je ne me souviens plus où exactement j'ai pris cette photo.
La borne 46 au col de Jauzmendi près du chemin des plombières et la borne 50 au col de Nabarlatz
La borne 56 avec deux bornes anciennes au col dit des Trois Bornes
Après le traité des Pyrénées, signé en 1656 sur l'Île aux Faisans, qui stipule que les Pyrénées servent de frontière entre l'Espagne et la France, plusieurs traités seront signés entre ces deux pays pour déterminer les limites exactes de cette frontière qui est maintenant matérialisée par ces bornes-frontière. Il en existe 602 entre l'Atlantique et la Méditerranée; certaines ont disparu, d'autres ont été ajoutées.
Mais je ne vais pas vous en dire plus aujourd'hui sur ces bornes.
Je vais plutôt, pour me faire pardonner ma réponse imprécise à cette devinette, vous emmener sur le chemin que j'ai pris l'autre jour avec des amis entre le col de Lizarrieta, au-dessus de Sare et le col dit des Trois Bornes et vous montrer le paysage que j'ai pu admirer sur ce chemin de crête qui suit la frontière.
Du col de Lizarrieta, on a une très belle vue sur la plaine et la mer.
Le col de Lizarrieta, situé au-dessus de Sare en France et d'Etxalar en Espagne, est un des principaux sites français de comptage des oiseaux migrateurs à l'automne.
On suit d'abord le chemin des palombières.
Attention, le chemin est assez boueux. Il a beaucoup neigé et toutes les montagnes sont couvertes de neige.
Mais, sans plus attendre, je vous laisse admirer le paysage.
Meules de fougères coupées sur les coteaux
Les chemins sont bien balisés.
Les vautours volent au-dessus de nous.
Sur le chemin, une fontaine.
Mais l'eau a gelé. Comme dans la source que l'on voit un peu plus loin.
On hésite parfois sur le chemin à prendre.
On prend le moins boueux et on continue.
La vue sur les montagnes enneigées est superbe.
On vous a dit qu'il pleuvait toujours au Pays basque?
J'espère que ces images vous ont convaincus du contraire.
Je me suis fait rappeler à l'ordre par plusieurs de mes fidèles lecteurs. Comment n'ai-je pas écrit un seul article depuis des jours et des jours?
Je le reconnais. Je n'ai aucune excuse. Enfin, si. Comme les plantes, j'ai besoin de soleil et de lumière. Le mois de février ne nous en a pas beaucoup apporté. Et je n'ai donc pas communiqué avec vous. J'espère que vous ne m'en voudrez pas.
Pour me faire pardonner, en ce dernier jour de ce mois pluvieux, je vous propose une petite devinette facile. Que représente la photo ci-dessus? Je pense que vous serez nombreux à trouver la bonne réponse.
Malgré la mauvaise qualité de ma photo (elle était agrandie) , vous avez presque tous deviné qu'il s'agissait d'un oiseau. Bravo!
La photo de la devinette représentait la tête d'un pic vert avec le bec en l'air. Ce bec a l'air d'être fait de lames de métal rivetées, comme le dit Nicole. Ou d'être en carton!
Ce n'est pas un pic à tête rouge comme le dit François, je l'ai photographié dans mon jardin au Pays basque. Ni un chardonneret, comme le suggère Agnès. Ni un oiseau exotique, comme le pense Zabeth. Non, ce n'est qu'un pic vert, oiseau assez commun en Europe.
Le pic vert ou pivert est un oiseau de la famille des Picidae. On distingue actuellement deux espèces de pic vert qui étaient anciennement regroupés sous le nom de Picus viridis :
- le Picus viridis, présent dans toute l'Europe et jusqu'au Turkménistan et
- le Picus sharpei que l'on trouve dans la péninsule ibérique et, en France, sur une étroite bande allant des Pyrénées-Atlantiques au Languedoc-Roussillon.
Le pic vert de la photo doit être un Picus sharpei car je l'ai photographié dans les Pyrénées-Atlantiques. Mais je laisse les spécialistes trancher la question.
Cet oiseau a un plumage jaune et vert. Les plumes de la tête forment une sorte de chapeau d'un rouge éclatant (non, Zabeth, ce sont de vraies plumes!).
Chez le mâle, de chaque côté du bec, une tâche rouge encadrée de noir dessine une moustache.
La femelle a un masque totalement noir englobant le pourtour du bec et les yeux, sans tâche rouge. Les jeunes ont un plumage plus clair et tacheté.
Je peux donc en déduire que l'oiseau que j'ai photographié est un adulte mâle.
Les doigts du pic vert sont pourvus d'ongles solides et recourbés. Ils lui permettent de grimper aux arbres tout en prenant appui sur les plumes de la queue.
Ce pic, habillé de vert et coiffé de rouge, est le plus grand des pics. Il mesure 30 à 36 cm de long et pèse entre 150 et 210 g. Son plumage jaune et vert lui sert de camouflage dans le feuillage.
Il vit dans les villes mais surtout à la campagne, dans des endroits où l'on trouve de grands arbres et des prairies dégagées, de préférence en bordure d'un bois.
Il passe une grande partie de son temps au sol, cherchant des fourmis, sa nourriture préférée, en creusant des trous avec son long bec pour sortir les insectes avec sa grande langue.
Son bec lui sert aussi pour creuser les bois vermoulus des arbres afin d'en extraire des larves. Mais, à l'opposé des autres pics, il tambourine rarement.
Beaucoup de légendes courent au sujet de ce pic que l'on appelle souvent "oiseau de pluie".
Quand on entend le cri du pivert, la pluie n'est pas loin.
proverbe breton
On l'appelle aussi "l'avocat" ou "le procureur des meuniers" car il sait plaider leur cause et apporter de l'eau à leur moulin.
Son nom et l'interprétation de son chant ("pleu, pleu", "pluie, pluie") indiquent qu'il implore la pluie qui, suivant la légende, peut seule le désaltérer.
Toutes les légendes, qu'elles soient vendéennes, bretonnes ou basques, expliquent pourquoi.
En Vendée, on dit que cet oiseau, trop bien habillé et ayant peur de se salir, aurait refusé d'aider le géant Recalour à creuser des canaux pour assécher le Marais poitevin. Pour le punir, il lui interdit de boire l'eau du marais et, depuis, il est obligé d'attendre la pluie.
D'autres légendes disent que Dieu aurait demandé aux oiseaux de creuser la mer, les fleuves et les fontaines. Tous se mirent à l'ouvrage sauf le pivert. Dieu le condamna alors à ne boire que l'eau de pluie, happée en l'air comme il pourrait.
Le pic vert apparaît souvent dans les récits au Pays basque. On dit qu'il annonce la pluie ou ... la sécheresse.
Je vous en donne un exemple avec cette version recueillie par Azkue (Euskalerriaren yakintza. Literatura popular del País Vasco, 4 vol., Espasa-Calpe, Madrid, 1935-1947) en Guipuzcoa.
Dieu dit un jour aux oiseaux dont il avait réuni les espèces : "Entre vous tous, faites une fontaine". Le pivert dit qu'il n'avait pas quant à lui besoin de fontaine, puisqu'il boirait de l'eau venue d'en haut. Depuis lors, quand il fait de la sécheresse, le pic vert est en train de réclamer de l'eau en faisant kur kur kur.
Je n'ai pas entendu le pic vert dire kur kur kur, donc je pense qu'il n'a plus soif et que la pluie va s'arrêter. Enfin, je l'espère...
Il y a longtemps que je ne vous ai pas parlé de cuisine marocaine, une de mes cuisines préférées.
Je me suis aperçue que je n'avais jamais écrit d'article sur le tajine d'agneau aux pruneaux. Et pourtant, c'est un des plats que j'aime préparer quand je reçois des amis à la maison.
Le tajine d'agneau aux pruneaux et aux amandes est un plat traditionnel marocain, souvent servi lors de festivités.
Comme beaucoup de plats de la cuisine marocaine, il contient des fruits secs (pruneaux et amandes) et il associe le sucré et le salé.
Il se cuit dans un tajine qui est un plat en terre cuite avec un couvercle pointu. Mais, si vous n'en avez pas, rassurez-vous, vous pouvez le faire cuire dans une cocotte. Je vous recommande de commencer la préparation à l'avance et même la veille.
Je vous donne tout de suite la recette.
Tajine d'agneau aux pruneaux et aux amandes
Pour 8 personnes :
2 kg d'épaule et/ou de gigot d'agneau
2 gros oignons doux
1 cuillerée à café de safran en filaments
500 g de pruneaux
2 bâtons de cannelle
1 cuillerée à café de cannelle en poudre
200 g d'amandes
2 cuillerées à soupe de graines de sésame
Eau, sel, sucre en poudre, poivre, huile d'olive
Faire revenir les oignons émincés dans un tajine ou une cocotte avec une cuillerée à soupe d'huile.
Désosser, dégraisser et couper la viande en gros cubes.
Quand les oignons sont devenus transparents, ajouter la viande dans la cocotte avec le sel, le poivre, les bâtons de cannelle et le safran. Faire revenir les morceaux de viande quelques minutes pour les faire dorer de tous les côtés puis couvrir d'eau (1 à 2 verres).
Laisser cuire à couvert jusqu'à ce que la viande devienne fondante. Compter environ 2 heures.
Pendant la cuisson de la viande, préparer les pruneaux. Les dénoyauter puis les faire gonfler dans une casserole avec un verre d'eau, une cuillerée à soupe de sucre, une cuillerée d'huile et la cannelle en poudre. Laisser cuire quelques dizaines de minutes jusqu'à ce que le jus ait épaissi.
Faire dorer les amandes mondées dans une cuillerée à soupe d'huile.
Faire griller les graines de sésame quelques minutes au four à 200°.
Ajouter les pruneaux et leur jus dans le tajine ou la cocotte. Laisser mijoter quelques instants à feu doux avant de servir. Ajouter les amandes au dernier moment et saupoudrer des graines de sésame.
La photo de la devinette de samedi dernier ne représentait pas une noix de galle.
Ce n'était pas non plus un mollusque.
La photo représentait l'enveloppe d'un fruit de Pittosporum tobira. Zabeth était sur la bonne voie.
Le Pittosporum tobira, de la famille des Pittosporaceae qui contient plus de 200 espèces, est un arbuste d'ornement, peu rustique, originaire des régions chaudes d'Asie et des îles du Pacifique. En France, il n'est cultivé en pleine terre que dans le midi et sur la côte atlantique, particulièrement au Pays basque.
Cet arbuste, au feuillage persistant, qui fleurit au printemps, peut atteindre jusqu'à 10 m de haut. Il a une forme buissonnante, naturellement arrondie.
Son tronc est lisse.
Son feuillage persistant est dense, d'un vert foncé particulièrement brillant. Le revers des feuilles est plus clair et mat. Les feuilles sont verticillées, coriaces, longues de 5 à 10 cm, étroites puis arrondies à l'extrémité. Elles ont le bord légèrement recourbé.
Au printemps, le Pittosporum tobira se couvre de petites fleurs étoilées blanches, rassemblées en bouquets, qui évoluent vers le jaune avant de faner.
Ces fleurs ont un parfum puissant qui rappelle celui de la fleur d'oranger.
A l'automne apparaissent les fruits appelés capsules, de forme ovoïde, vert clair devenant jaunâtres puis marron à maturité.
Ces capsules éclatent par trois valves, laissant apparaître des graines orange vif à rouge enrobées d'une substance résineuse, poisseuse. Le pittosporum lui doit son nom qui est tiré du grec πιττα (pitta) qui signifie "poix" et de σπόρος (sporos) qui signifie "semence".
Les graines tombent et se ressèment. Quelques enveloppes de fruit, ouvertes ou non, restent attachées par leur queue sur les tiges et sèchent.
C'est une de ces enveloppes que j'ai ramassée et photographiée pour la devinette de samedi dernier. Je l'avais trouvée bizarre, elle n'avait que deux valves.
En général, elles en ont trois.
La substance résineuse qui enrobait les graines a séché et donne l'impression que l'intérieur de ces capsules a été verni.
En attendant le printemps qui verra éclore de nouvelles fleurs de pittosporum, je vous envoie la photo de leur bourgeon.
Médecin nutritionniste, passionnée par la lumière et les couleurs, j'aime faire partager à ceux qui m'entourent mes connaissances en cuisine et en nutrition pour qu'ils puissent concilier santé, plaisir et gourmandise.
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