Bonjour,
C'est la fin des camellias et donc la fin de l'hiver. Les camellias qui, cette année, nous offrent des fleurs depuis le mois de septembre, perdent leurs dernières fleurs. Je voulais depuis longtemps vous parler de ces arbustes aux très nombreuses variétés très cultivés au Pays basque.
Originaires d'Asie, les Camellia y sont cultivés depuis des millénaires. La tradition de leur culture avait pour but de produire du thé (Camellia sinensis) ou de l'huile (C. oleifera). Les Camellia doivent leur nom à l'hommage rendu par Carl von Linné, à titre posthume, au frère jésuite morave, Jiři Josef Camel, botaniste et apothicaire, né à Brno (ce qui n'a rien à voir avec les camellia mais mes grands-parents ont habité dans cette ville et mes cousines y vivent, donc j'en parle...), très connu par ses écrits sur la flore des Philippines.
L'histoire du camellia commença vraiment en Europe en Angleterre. Les Anglais, soucieux de se procurer du thé, importèrent les premiers camellias au début du XVIIIe siècle. Mais la culture de ces plantes à thé ne donna pas les résultats escomptés car les Anglais s'étaient vu confier des arbustes d'ornement (Camellia japonica) à la place des théiers (Camellia sinensis) convoités. Cette culture se faisait sous serre, le climat anglais n'étant pas favorable aux camellias.
Cette plante se répandit rapidement dans les cours royales et princières européennes. Au début du XIXe siècle, Henri Favre, maire de Nantes (ville qui possède aujourd'hui dans son Jardin des Plantes plus de 600 cultivars de camellias), découvre que le camellia peut très bien vivre hors des serres. Le climat breton lui convient très bien. De nombreuses pépinières voient le jour et de nombreux cultivars sont créés (dont le C. japonica Henri Favre) alors que d'autres cultivars asiatiques sont encore importés. Le camellia connaît une diffusion fulgurante au XIXe siècle en Europe mais aussi aux États-Unis. Alexandre Dumas fils contribue à son succès avec son roman La Dame aux camélias, publié en 1848. C'est aussi à lui que l'on doit l'orthographe "camélia" que l'on trouve souvent aujourd'hui.
Le camellia, réservé longtemps à l'aristocratie, s'est aujourd'hui démocratisé. Beaucoup de cultivars sont assez rustiques, d'autres pas du tout. Ils apprécient particulièrement les climats doux et humides comme celui de la Bretagne ou du Pays basque. Ils préfèrent l'ombre légère et les sols acides (sauf le Camellia sasanqua, qui fleurit en automne et est parfumé, qui supporte les sols calcaires).
Les Camellia japonica fleurissent de la fin de l'hiver à la fin du printemps. Leurs fleurs sont simples, semi-double, en forme d'anémone, de pivoine, de rose. D'autres encore ont une forme double stricte ou irrégulière.
Je vous laisse admirer quelques photos de Camellia que j'ai trouvé sur internet (je ne trouve plus les photos de ma "collection" et je ne peux plus photographier de camellia, ce n'est plus de saison) qui vous donneront un petit aperçu des si nombreuses variétés de camellias.
Je pourrais vous en montrer des milliers mais je pense que vous en avez vu assez pour aujourd'hui. nous en reparlerons l'année prochaine. En attendant, essayez d'en faire des boutures. A la mi-été. Les camellia se multiplient très facilement.
A bientôt !