Bonjour,
Hier je vous ai promis que je vous parlerai de Ségou (cf. Un nouvel album photos : Ségou ).
Ségou est construite au bord du fleuve Niger, à 230 km en aval de Bamako.
D'après la tradition, des Bozos au VIIe siècle trouvèrent le rivage accueillant et ils s'y installèrent. Plus tard, à partir du XIe siècle, arrivèrent des Soninkés, des Malinkés et des Bambaras. Vous vous êtes déjà promenés à Ségou Koro (cf. Balade à Ségou Koro ), la capitale du Royaume bambara sous le règne de Biton Coulibaly. C'est la vieille ville de Ségou.
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la dynastie des Diarra succède à celle des Coulibaly. En 1862, le dernier roi de Ségou, Bina Aly s'enfuit de sa ville à l'arrivée d'El Hadj Omar Tall, un conquérant toucouleur qui oblige tous les Ségoviens à se convertir à l'Islam. La ville est fortifiée. Les Bambaras se soulèvent à plusieurs reprises contre les Toucouleurs. En 1890, les Français avec à leur tête le commandant Archinard, prennent la ville et s'y installent. Après quelques années de troubles, le cercle administratif de Ségou s'installe et contrôle toute la région.
Dès 1920, l'administration coloniale veut transformer la plaine au nord de Ségou en grenier à coton et à riz. En 1830 est créé à Ségou l'Office du Niger, l'organisme de développement agricole qui fait construire le barrage de Markala (cf. Aux environs de Markala ).
C'est de cette période que date le quartier colonial de Ségou avec ses bâtiments d'architecture néosoudanaise comme le palais du gouverneur, le siège de l'Office du Niger, l'Hôtel de Ville ou la Poste.
Aujourd'hui, la ville est une bourgade agréable aux rues et aux places ombragées par les balazans (Acacia albida), ces arbres qui ont la particularité de perdre leurs feuilles pendant la saison des pluies et de rester verts pendant la saison sèche.
Il faut aller admirer depuis le Quai des Arts, le coucher du soleil sur le Niger, qui devient alors "une nappe bistre sur laquelle flotte une pirogue" (J.M.G. Le Clézio). C'est là que se tient le Festival sur le Niger, tous les ans, en février. C'est là aussi que l'on peut voir l'arrivée et le départ du Kankou Moussa, ce grand bateau de la Comanav qui assure la liaison de Koulikoro, à côté de Bamako, à Gao au nord du Mali.
C'est au port que l'on voit aussi toutes les pirogues aux avants colorés, le chargement des chalands, les groupes de femmes au petit matin... Allez boire un café au Bar de l'Esplanade d'où vous pourrez assister à ce spectacle sans cesse renouvelé.
Non loin de là, allez faire un tour au marché qui regorge des différents produits cultivés dans la riche région de Ségou. C'est le lundi qu'il est le plus animé. On y trouve les poteries fabriquées à Kalabougou, de l'autre côté du Niger, transportées en pirogue dans la nuit.
Vous pourrez y chiner toutes sortes d'amulettes, de perles et de plantes médicinales. Ou faire vos emplettes dans les nombreuses boutiques alentour.
C'est là aussi que vous verrez les tisserands qui tissent le coton malien qui sera ensuite teint à l'argile. C'est à Ségou que l'on vous expliquera comment se fait le bogolan, cette technique de teinture entièrement végétale.
Allez aussi flâner dans le quartier Somono avec ses maisons basses traditionnelles en banco rouge.
Si vous avez une petite faim, allez déjeuner dans le jardin ombragé de l'Auberge. Après vous être désaltérés, vous serez en forme pour aller chiner chez tous les antiquaires qui se pressent autour de cet hôtel du centre-ville. Vous y trouverez certainement votre bonheur.
Et si vous n'êtes pas trop fatigués après cette longue promenade, prenez une pirogue pour aller voir les ateliers de poterie à Kalabougou. Si vous y allez un samedi ou un dimanche, vous aurez la chance d'assister à la cuisson des pièces.
Bonne promenade à Ségou !
A bientôt !